Close

Sous le titre Le Jeu d’échecs comme représentation : univers clos ou reflet du monde ?, une publication en ligne dans la collection « Actes de la recherche à l’ENS » vient saluer le travail accompli par une équipe de jeunes chercheurs sous la direction d’Amandine Mussou (2002) et Sarah Troche.

Capables d’absorber le joueur au point de l’abstraire du monde dans lequel il évolue, les échecs reposent d’une part sur le spectacle captivant de figurines en mouvement, d’autre part sur une structure géométrique renvoyant à un nombre infini de combinaisons. Entre incarnation et abstraction, les échecs fascinent : la richesse de leurs représentations dans la littérature et les arts en est le témoin. La dimension spéculaire des échecs est souvent admise comme une évidence. Bien plus qu’un pur divertissement de la pensée, les échecs sont là pour désigner autre chose, un ailleurs, un au-delà qui reflèterait, fidèlement ou en le déformant, le monde réel. Cette puissance allégorique des échecs a été perçue dès leur implantation en Occident.

Le Moyen Âge exploite en effet les possibilités du jeu en proposant plusieurs types d’interprétations symboliques, que l’on trouve notamment décrites au début du Livre des eschez amoureux moralisés, dans les premières années du XVe siècle : les pièces de l’échiquier peuvent reproduire la société civile, être à l’image de la stratégie militaire, représenter les combinaisons infinies du ciel et des planètes, ou servir d’allégorie aux batailles amoureuses. La lecture allégorique du jeu a perduré, il suffit de se rappeler la partie que le Chevalier Block joue contre la Mort dans Le Septième Sceau d’Ingmar Bergman pour s’en convaincre. L’origine des échecs remonte au début de notre ère, en Inde, où le jeu s’appelait Tchaturanga, « le jeu des quatre rois ». Il passe ensuite en Perse et se transforme au cours de ses pérégrinations, s’adaptant aux nouvelles sociétés dans lesquelles il s’implante. Les échecs n’ont plus grand-chose à voir avec le jeu indien lorsqu’ils arrivent en Occident autour du Xe siècle. Les changements les plus notables concernent la nomenclature des pièces : le vizir, firz en arabo-persan, est devenu la fierge dans l’Occident médiéval, soit la reine. L’éléphant avait une forme conique qui évoquait la mitre épiscopale chez les Anglais, qui en firent leur bishop [évêque]. Les défenses de l’éléphant rappelaient davantage aux Français le bonnet à pointe du fou. Comme pour la reine, une figure de cour est ainsi venue remplacer une figure militaire.

Malgré ces différentes adaptations, le but du jeu est resté le même : il s’agit de mettre à mort le roi adverse. Si la partie d’échecs médiévale est à l’image du combat féodal, le XVIe

Le Jeu d'échecs comme représentation

QRcode

Univers clos ou reflet du monde ?

Sous le titre Le Jeu d’échecs comme représentation : univers clos ou reflet du monde ?, une publication en ligne dans la collection « Actes de la recherche à l’ENS » vient saluer le travail accompli par une équipe de jeunes chercheurs sous la direction d’Amandine Mussou (200

Voir toute la description...

Auteur(s): Mussou, AmandineTroche, Sarah

Editeur: Editions Rue d'ULM

Collection: Actes de la recherche à l'ENS

Année de Publication: 2009

pages: 134

Langue: Français

ISBN: 978-2-7288-3590-4

eISBN: 978-2-7288-3770-0

Sous le titre Le Jeu d’échecs comme représentation : univers clos ou reflet du monde ?, une publication en ligne dans la collection « Actes de la recherche à l’ENS » vient saluer le travail accompli par une équipe de jeunes chercheurs sous la direction d’Amandine Mussou (200

Voir toute la description...