Qu’est-ce que décrire et penser l’expérience esthétique en phénoméno­logie ? Qu’est-ce qui légitime encore cette méthode philosophique à dire quelque chose de notre appréhension des œuvres de l’art, du monde et de la nature ? C’est à ces questions qu’est consacré cet ouvrage, qui interroge aussi bien la diversité des approches actuelles que la variété des objets susceptibles d’intéresser une esthétique phénoménologique, dont les principes font aujourd’hui l’objet de nombreuses critiques. En renonçant à naturaliser l’expérience esthétique, la phénoménologie se donne pour but de rendre compte des actes nécessaires à l’appréciation et à la compréhension des objets esthétiques, tout en redéfinissant les frontières de ce qui délimite traditionnellement le domaine esthétique. Une attention portée à la place du corps, au travail commun des facultés ainsi qu’à l’historicité irréductible des phénomènes permet d’identifier ce qu’il y a de phénoménologique dans l’idée même d’esthétique, comprise à l’origine comme science de la connaissance sensible. Mais la sensibilité aux œuvres d’art, qui ne se réduit précisément pas à la simple épreuve d’une aisthesis, engage aussi un sens et en fait une expérience aux coordonnées multiples.

Les auteurs ici réunis ouvrent ainsi une réflexion sur les conditions de la sensibilité aux œuvres d’art, indissociable du déploiement d’une esthétique phénoménologique.

Avec les contributions de : L. Ascarate, C. Bobant, C. Furtwängler, J. Gabaret, Q. Gailhac, M. Galland-Szymkowiak, P. Grosos, F. Jacquet, M. de Launay, P.-L. Limido.