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Dans le monde des affaires, la métaphore du mariage est souvent utilisée pour décrire les fusions et acquisitions. Ce parallèle a le mérite d’être évocateur, toutefois il peut laisser penser que l’union véritable entre les deux entreprises ne commence qu’après le « grand soir », soit après la clôture de l’opération.En effet, ces projets sont encore trop souvent appréhendés comme des exercices binaires : les enjeux traités avant la signature sont dissociés de ceux qui surviennent après. Le concept « d’intégration post-fusion », largement utilisé par les dirigeants, consultants et chercheurs, en est un exemple marquant. Celui-ci tend à restreindre les problématiques humaines à la période qui s’ouvre après l’annonce. Cette approche cloisonnée néglige l’impact crucial des choix réalisés en amont – négociations, due diligence, estimation des synergies – sur la réussite de l’intégration. Ignorer cette continuité peut générer des biais de nature à compromettre la réalisation des synergies.Cet essai repose sur des recherches qualitatives et des retours d’expérience pour démontrer que le succès de l’intégration se construit dès la phase pré-fusion. Il met en lumière les biais fréquemment observés (partie 1) et propose des pistes concrètes pour repenser l’articulation entre l’avant et l’après fusion (partie 2).