Close Lorsque, le 24 août 1572, Charlotte Arbaleste se réveille vers 5 h 00 du matin et regarde à sa fenêtre, que voit-elle ? Les rues avoisinantes sont remplies de gens qui vont et viennent. Le massacre de la Saint-Barthélemy a en effet commencé depuis deux ou trois heures avec l’assassinat de l’Amiral de Coligny et la tuerie des capitaines huguenots présents dans la capitale. Sans doute s’étend-il déjà à la population protestante de la ville. Les Parisiens sont sortis de chez eux pour se faire les spectateurs-acteurs d’une immense tragédie, dont Denis Crouzet réévalue le nombre des victimes : au moins 4 000, peut-être plus. Il démontre que cette tragédie n’a été possible que parce que le « peuple » a pris part, tant activement que passivement, à une grande euphorie collective aspirant à réitérer le massacre biblique des adorateurs du Veau d’or. C’est toute une ville qui a tué ou laissé tuer les « hérétiques » dans le cours d’un atroce crime de masse que l’on peut rapprocher des grands pogroms de l’histoire passée. Comprendre comment le pouvoir royal, à contre-sens du rêve de paix civile qui l’animait, a pu être pris au piège d’un imaginaire eschatologique commandant à chaque « bon catholique » de prendre part à un grand massacre qui exprimait une intense foi en Dieu, tel est le projet de ce livre qui s’apparente à une enquête policière oeuvrant dans l’obscurité des jours et des nuits d’épouvante.

Paris criminel, 1572

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Lorsque, le 24 août 1572, Charlotte Arbaleste se réveille vers 5 h 00 du matin et regarde à sa fenêtre, que voit-elle ? Les rues avoisinantes sont remplies de gens qui vont et viennent. Le massacre de la Saint-Barthélemy a en effet commencé depuis deux ou trois heures avec l’assassinat de l’Amiral d

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Auteur(s): Crouzet, Denis

Editeur: Les Belles Lettres

Année de Publication: 2024

pages: 477

Langue: Français

ISBN: 978-2-251-45611-9

eISBN: 978-2-251-92037-5

Lorsque, le 24 août 1572, Charlotte Arbaleste se réveille vers 5 h 00 du matin et regarde à sa fenêtre, que voit-elle ? Les rues avoisinantes sont remplies de gens qui vont et viennent. Le massacre de la Saint-Barthélemy a en effet commencé depuis deux ou trois heures avec l’assassinat de l’Amiral d
Lorsque, le 24 août 1572, Charlotte Arbaleste se réveille vers 5 h 00 du matin et regarde à sa fenêtre, que voit-elle ? Les rues avoisinantes sont remplies de gens qui vont et viennent. Le massacre de la Saint-Barthélemy a en effet commencé depuis deux ou trois heures avec l’assassinat de l’Amiral de Coligny et la tuerie des capitaines huguenots présents dans la capitale. Sans doute s’étend-il déjà à la population protestante de la ville. Les Parisiens sont sortis de chez eux pour se faire les spectateurs-acteurs d’une immense tragédie, dont Denis Crouzet réévalue le nombre des victimes : au moins 4 000, peut-être plus. Il démontre que cette tragédie n’a été possible que parce que le « peuple » a pris part, tant activement que passivement, à une grande euphorie collective aspirant à réitérer le massacre biblique des adorateurs du Veau d’or. C’est toute une ville qui a tué ou laissé tuer les « hérétiques » dans le cours d’un atroce crime de masse que l’on peut rapprocher des grands pogroms de l’histoire passée. Comprendre comment le pouvoir royal, à contre-sens du rêve de paix civile qui l’animait, a pu être pris au piège d’un imaginaire eschatologique commandant à chaque « bon catholique » de prendre part à un grand massacre qui exprimait une intense foi en Dieu, tel est le projet de ce livre qui s’apparente à une enquête policière oeuvrant dans l’obscurité des jours et des nuits d’épouvante.

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