« Sentinelle de l’humanité » : c’est ainsi que Dominique Bourel appelle Martin Buber dans la biographie qu’il lui consacre… Pourra mesurer à quel point cette expression fait mouche celui ou celle qui saura s’extraire de la vaine agitation de la société moderne et écarter les certitudes bruyantes et superficielles de notre temps, pour se plonger dans son œuvre vaste, profonde et extrêmement diverse, concentrée essentiellement sur des thématiques religieuses et philosophiques – mais également psychologiques, pédagogiques, historiques et politiques – et la laisser produire son effet.Dans cet ouvrage publié sept ans après la Shoah, Martin Buber se propose ainsi de sonder le phénomène du mal, ses origines, sa nature, comment il en vient à se produire dans la vie de l’être humain et le chemin possible pour le dompter. Pour ce faire, il s’appuie sur les mythes biblique et zoroastrien de l’origine du mal qu’il interprète pour ensuite les confronter à notre expérience concrète du mal.